Ne JAMAIS gagner à FIFA quand on est une fille, jamais!

Une histoire simple et banale, mais qui m’a carrément dégoutée du jeu FIFA (entre autres).

Je suis une gameuse et c’est de famille, mes parents m’ont très tôt mis devant le PC avec eux pour jouer à Loom, Indiana Jones, Myst, Zork Nemesis…

Aujourd’hui encore, mes parents sont de gros gamers, c’est une passion « familiale, » on se prête des jeux, on parle de nos parties mais jamais on ne se juge sur nos genres ou âges. Bercée dans ce cocon familial et étant plus jeux solo, je ne savais pas que les filles « ça ne sait pas jouer, d’abord ! » J’ai vite déchanté en jouant à des jeux contre des potes…

Une après-midi, un pote passe avec un ami à lui, les deux sont fans de FIFA et de foot, à cette époque j’aimais bien le foot et je jouais avec mon copain de l’époque à FIFA et PES, donc on en vient rapidement à se faire un 1 contre 1, le perdant faisant tourner la manette.

Je laisse commencer les deux potes, ils se vannent, rigolent et se prennent chacun des bonnes raclées. Ambiance sympa et normale, quoi.

Et puis, mon tour arrive contre mon pote, on choisit nos équipes et on commence, on fait une partie de folie: il mène, je galère grave, mais on finit sur match nul. On se marre, première fois que je lui tiens tête sur un match. Toujours cool et normal.

De là, le tour de l’ami de mon pote arrive: il mène 1-0 et là, j’égalise et il en est tellement surpris que je lui mets un 3-1 sans trop galérer. Et là, la déception commence pour moi… Il vit mal d’avoir perdu.

Mon pote le vanne « Hahaha, alors toi qui aimes pas perdre, là en plus tu te fais battre par une fille, t’as la rage, non ? » Oui, il a la rage. On DOIT refaire un match de suite, parce que c’est pas possible qu’il ait perdu comme ça, contre moi. Il était pas dedans, mon niveau de débutante l’a troublé, faut recommencer pour montrer qu’il peut gagner.
Soit. Un peu étonnée, mais pensant qu’il en rajoute pour rigoler, j’accepte et le vanne un peu.

2eme match: je gagne 2-0.

La catastrophe… Il en a marre, il ne veut plus jouer. J’ai triché ou c’est « la chance des débutants », c’est pas possible qu’il se soit fait battre par une fille. Il boude.

Mon pote et moi, nous sommes mal à l’aise, du coup mon pote prétexte un rendez-vous qu’il avait oublié pour repartir avec son ami.

Je les raccompagne et au moment de se dire au revoir, monsieur-pas-content a refusé de me faire la bise et m’a clairement dit froidement, droit dans les yeux: « je suis vraiment fâché que tu aies gagné, je ne supporte pas d’avoir perdu contre une fille à FIFA, c’est pas normal. »

Évidemment, sa réaction m’a choquée et blessée mais le pire c’est que je m’en suis voulue d’avoir gagné contre lui.

C’était en 2009 et j’ai eu droit à d’autre remarques ou réaction sexistes en jouant avec des copains, mais jamais aussi « violentes. »

Depuis, j’évite de jouer avec des garçons un peu sexistes de la manette et joue beaucoup avec mon copain qui fait partie des joueurs normaux qui ne juge jamais un joueur sur son âge ou son genre et c’est beaucoup plus sympa!

Flingues entre coui… Euh, entre copains

J’ai trois histoires, mais ce sont trois parmi tant d’autres. Je joue depuis que je suis gamine, et j’ai subit les fameux « Tu joues à quoi, Barbie Equestre ? » (en l’occurrence oui, il est très bien ce jeu). Je suis en couple, et mon compagnon est aussi geek que moi, avec chacun nos préférences en matière de support ou de jeux. Sur ceux que nous avons en commun, nous aimons jouer ensemble en réseau.

Première histoire, Halo 3, Multijoueur

J’avais découvert le multijoueur de ce jeu le jour même, et après plusieurs parties avec à peu près tout le temps les mêmes joueurs où mon classement a varié, je finis première. Tout de suite, les réactions audio fusent, « Putain c’est qui ce connard » etc. Hors, la tête pleine de bulles suite à cette victoire, je chope le casque, allume le micro, et leur annonce « Et vous vous êtes fait battre par une fille ». D’accord, ça n’est pas très gentil. Mais après des années de « C’est la chance du débutant », « J’ai été distrait », et portée par mon succès, j’ai cherché la merde. Bien évidemment, ça n’a pas tardé « Non mais c’est un mec qui tient la manette, lâche le casque pétasse, c’est n’importe quoi ». Ça m’a blessée, même si j’ai un peu ri de les voir aussi en colère. Mon compagnon, lui était juste vexé que des mecs comme ça soient plus haut que lui dans le classement, et du coup, on a changé d’équipe et on est repartis trucider du Spartan.

Deuxième histoire, Red Dead Redemption, Multijoueur

Là, pas trop possible de jouer ensemble, je me contentais juste de lui indiquer où étaient situés les ennemis (il est daltonien, les noms verts sur le désert jaune, c’est moyen). Ce qui était hilarant, c’était que les autres parlaient sur le chat commun, où on pouvait les entendre. Du coup, on avait des « Mais le vieux mec là, (pseudo de mon compagnon), il me soûle ! ». Au bout d’un moment, je dis à mon compagnon qu’on pourrait les prévenir, quand même, parce que ce n’était pas très juste de les tirer comme des lapins alors qu’ils n’arrêtaient pas d’annoncer leurs plans. Il me tend le casque, il n’aime pas trop parler dedans à part avec des amis. Je sentais déjà ce qui allait arriver. Je leur ai dit « Vous savez, on entend tout ce que vous dites, vous êtes sur le chat commun ». Ils ont parlé en même temps, puis « Attends (pseudo) a dit un truc on aurait dit une meuf, c’est pas possible il tire en plein dans nos têtes » « Ouais mais en même temps il joue comme un bâtard donc c’est possible ». En gros, ils ont débattu, en sachant qu’on les entendait, sur le fait qu’être doué, c’était incompatible avec la féminité, mais par contre, attends, les filles, c’est vicieux et ça joue pas franco, ça se cache comme des poules apeurées.

Troisième histoire, SoulCalibur IV

Je suis sur mon canap’, avant d’être en couple, avec un garçon qui me plait. Je lui propose de jouer, et on se fait une partie de Soul Calibur. Je prends mon perso créé, on joue. Je l’explose, il me dit « Ah mais c’est ton perso tu le connais bien ». Je ne dis rien, je change de perso, rebelote, il perd. « C’est la chance du débutant ». J’ai posé la manette, je lui ai dit que j’avais le jeu depuis deux mois et que ma petite soeur et moi passions tout notre temps dessus. Il a eu un regard étonné, et on a arrêté de jouer. Pour d’autres raisons mais ça a participé, je ne l’ai jamais revu.

Trois petits témoignages, et à côté de ça bien d’autres, mais aussi quantité de parties avec mon compagnon, et nos amis, et la seule chose qu’ils me reprochent: d’être aussi fière quand je gagne. Peut-être que si on ne m’avait pas dit que les filles sont nulles aux jeux, je n’aurais pas cette impression d’avoir abattu une montagne quand je bats un garçon à un jeu.

Edité par Mar_Lard

Le test de la ménagère

Lundi 13 janvier 2014, Commitstrip – « le blog qui raconte la vie des codeurs » – récidive :

Capture

« Le test le plus difficile à passer » : créer une appli que même ces bécasses de « ménagères » puissent comprendre…C’est bien connu que les femmes n’utilisent aucune appli Internet…Et c’est quand même plus simple de faire porter la responsabilité de ses échecs à l’utilisateur en recourant à des clichés sexistes éculés, plutôt que de s’appliquer à concevoir une interface ergonomique…

Je voudrais parler à UN technicien…

L’histoire qui suit m’est arrivée il y a quelques années. Petit placement de contexte : à l’époque j’étais formateur / consultant pour une grosse boite de télécommunication, et je supervisais des call center chez des partenaires. Une grosse partie du job consistait à aider la montée en compétence des employés de la hotline.

Ce jour là je faisais du tutorat avec une jeune femme sortie tout juste de formation et qui prenait ses premiers appels. C’était sa première expérience professionnelle, elle avait peu de qualifications et nous étions dans un bassin d’emploi totalement sinistré. En clair ce job était une grosse opportunité pour elle et elle se mettait une pression de dingue. Cependant, malgré ce fort stress décuplé par ma présence, elle assurait. Elle était appliquée, méthodique et mieux encore elle se montrait très prévenante envers les clients. Beaucoup d’ailleurs lui disaient que c’était plus agréable de parler a quelqu’un avec « une voix charmante » (ce qui est aussi sexiste d’une certaine façon, mais ça reste gentil comparé à la suite).

Au bout d’un moment, mon élève tombe sur un chef d’entreprise au langage châtié qui après lui avoir demandé si il était bien au standard insiste pour « parler à UN technicien ». Elle me regarde ne sachant pas quoi faire, je lui fait signe d’insister et de ne pas se laisser démonter. Elle prend une grande respiration et avec tout ce qu’elle à de confiance fini par décider le client à lui exposer son problème.

Cependant ce dernier est de bien mauvaise volonté : il lambine, il grogne, se plaint tout le temps, bref il montre bien qu’il n’est pas content d’avoir à faire à une femme. Il n’insultait pas mon élève mais à mes oreilles c’était tout comme tellement il la prenait de haut. Je voyais bien à quelle point elle perdait confiance en elle, minée par le blabla de l’autre blaireau. Elle me demanda alors si je pouvais la remplacer et finir de m’occuper du client car elle « n’était pas au niveau ».

Je lui ai donc demandé de dire à ce client qu’il allait être rappelé d’ici 20 min. On fait une petite pause et après nous être un peu vidé la tête à la machine à café, je lui demande ce qui s’est passé. Elle se confond alors en excuses, dit qu’elle n’était pas assez bonne techniquement, que l’informatique c’est pas un truc pour une femme et qu’elle était désolée d’avoir « loupé » ce client…

20 minutes passent, et je propose à mon élève la chose suivante : c’est moi qui allait rappeler le client, mais j’allais juste lui servir de « voix ». Je ne ferais que suivre ses consignes pour donner des infos au client.

Forcément, dès lors qu’il entendit une voix d’homme, le client devint doux comme un mouton, et docile comme un lapin nain. Plus risible encore, il louait ma maîtrise technique et mon aptitude à comprendre son problème alors que si j’avais vraiment été aux commandes, le ton aurait été bien plus sec. Au bout du compte, le client fut ravi de la façon dont son problème fut réglé, et me lança le crapuleux sous-entendu que « c’est quand même mieux quand c’est quelqu’un de compétent qui s’en occupe ».

Mon élève réalisa alors que c’était le client qui avait un problème, et que ce n’était pas elle qui devait se remettre en cause. Pour ma part, je venais d’être témoin de quelque chose qui me stupéfia : j’avais fait ce job pendant des années et je n’avais jamais été confronté à ce cas de figure.

C’était sans doute l’une des premières fois que je réalisais que le sexisme ordinaire est une véritable pénalité dans le monde du travail. Malheureusement ça n’allait pas être la dernière, et les années suivantes j’eu moult nouveaux exemples du même acabit.

——–

[Note de Mar_Lard]
Ce témoignage montre bien les dégâts insidieux de la discrimination sur l’estime de soi…Voici comment, à force d’ostracisation méthodique, à coups de micro-humiliations normalisées jusqu’à être intégrées par la victime elle-même, on en vient à des clichés autoréalisateurs tels que « l’informatique, c’est pas un truc pour une femme ».

Édité par Mar_Lard

Sexisme à 300.000 km/s

Les éditeurs de logiciels ou les fabricants de consoles ne sont pas les seuls à axer leur communication autour de propos sexistes. C’est ainsi que Numericable, câblo-opérateur et FAI français, a commis cette publicité dans le journal 20 minutes du Lundi 6 janvier :

Numericable1

C’est bien connu, non seulement les femmes sont indécises et versatiles mais en plus elles ne téléchargent jamais rien sur Internet. Savent-elles au moins ce qu’est un ordinateur ? Au vu de cette publicité, certains commerciaux semblent persuadés que non.

L’agence Fred & Farid qui a conçu la campagne n’en est pas à son coup d’essai en matière de sexisme.

Face au bad buzz sur Twitter, Numéricable a tenté de rectifier le tir avec une suite à la publicité:

Numericable3

Comme si un cliché sexiste en sens inverse allait arranger les choses…
Édité par MarLard

Mise à jour par Mar_Lard 07/01/2014 – 19:40

Le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes a déposé plainte auprès de l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité.

Sources :

Les séries de superhéros ne sont pas destinées aux filles

Dans le podcast Fatman on Batman du 10 décembre 2013, Paul Dini, auteur de comics et scénariste et producteur de fameuses séries animées telles que Batman (1992), Superman (1996) ou encore Justice League (2001) révèle que plusieurs séries de superhéros à succès, dont l’excellente Young Justice ou encore Green Lantern, ont étés annulées…parce que leur public était trop féminin.

Voici la retranscription de son échange à ce propos avec Kevin Smith (réalisateur, producteur, auteur & scénariste de films, auteur de comics) :

DINI : « […] Les superhéros sont réservés aux garçons, nous ne *voulons pas* les filles. J’ai entendu des cadres dire ça, pas là où je suis mais à d’autres endroits, dire « Nous. ne. voulons. pas. que les filles regardent cette série. »

SMITH : « POURQUOI ? C’est 51% de la population. »

DINI : « Parce qu’elles n’achètent pas de jouets. Les filles achètent des jouets différents. Les filles peuvent regarder la série… »

SMITH : « Alors vous pouvez leur vendre des T-shirts si elles…A : Je ne suis pas d’accord, je pense que les filles achètent des jouets aussi, peut-être pas autant que les garçons mais…B : Vendez-leur autre chose, bon sang ! Ne soyez pas paresseux en mode « bah, je peux pas vendre un jouet à des filles ». Vendez-leur un T-shirt, bon sang, vendez-leur un foutu parapluie avec le foutu personnage dessus, quelque chose comme ça. Mais si ce n’est pas un jouet, vous pouvez leur vendre autre chose ! Ce n’est pas parce que vous ne savez pas faire votre boulot que vous devez tuer quelque chose qui atteint un public…c’est juste tellement défaitiste quand les gens disent ça, c’est les même connards qui disent « Oh, les filles ne lisent pas de comics, les filles n’aiment pas les comics ». Ce ne sont que des prophéties auto-réalisatrices. Ils font en sorte que ça soit comme ça, en disant « Je ne peux pas leur vendre de jouets, à quoi bon ? »

DINI : « Justement, je déteste être le rabat-joie ici, mais je vais juste le dire : c’est à cause de ça que notre Tower Prep a été annulée, honnêtement, c’était « il nous faut des garçons, mais nous avons besoin de filles juste là, juste derrière les garçons » – c’est la chaîne qui parle là – « juste derrière les garçons, pas aussi intelligentes que les garçons, pas aussi intéressantes que les garçons, mais juste là ». Puis nous avons commencé à écrire des histoires qui exploraient le background des deux filles, et elles étaient vraiment intéressantes. Et soudain des familles et des filles regardent, et les filles deviennent vraiment une grosse partie de notre public […]. Mais Cartoon Network disait « Merde, non, nous voulons de l’action de garçons, c’est de l’action de garçons, cet humour farcesque de garçons c’est ça qu’il faut mettre dedans. Et nous ne pouvons pas –  » et moi je dis, mais regardez les chiffres, on a des parents qui regardent, en famille, et quand on fait les comptes – « Ouais, mais – tellement – nous avons trop de filles. Il nous faut plus de garçons. »

SMITH: « C’est déchirant. »

DINI: « Et voilà pourquoi ils nous ont annulé, et à la place ils ont mis une série appelée Level Up; des geeks farcesques qui se battent contre des monstres en images de synthèse. C’est comme ça : « On veut pas les filles parce que les filles n’achètent pas de jouets. » On avait toute…toute une ligne de produits dérivés pour Tower Prep qu’ils ont mis à la trappe avant que ça ait pu décoller, parce que « Garçons, garçons, garçons. Les garçons achètent les toupies, ils achètent les figurines, les filles achètent des princesses, on vend pas de princesses. »

« Les filles n’achètent pas de jouets », pleurnichent les marketeurs qui ont passé des années à les ostraciser avec des lignes de jouets virilistes exclusivement à l’image des personnages masculins…Il est clair que ce n’est pas en s’enfonçant dans un conservatisme sexiste que l’on dépassera le clivage genré des jouets. Et si la chaîne proposait des personnages et des jouets variés…à l’image de son public ?

Voici une pétition à destination de Cartoon Network pour que la chaîne cesse de marginaliser son public féminin.

Sources :
http://www.themarysue.com/warner-bros-animation-girl-market/
http://io9.com/paul-dini-superhero-cartoon-execs-dont-want-largely-f-1483758317
http://www.madmoizelle.com/cartoon-network-annulation-series-petites-filles-218407

Etre une fille dans un magasin de jeux vidéo

Article sur sudouest.fr .

Un récit de la condescendance, du paternalisme et du mépris que les femmes doivent trop souvent affronter dans les magasins de jeux vidéo. Des grands classiques « ah, parce que vous jouez ? », « c’est pour votre copain ? », « vous n’avez pas l’air de vous y connaître » aux attitudes ouvertement hostiles, cet article a fédéré d’innombrables témoignages de gameuses qui se reconnaissent dans cette expérience :
https://storify.com/Mar_Lard/sexisme-en-magasin-de-jeux-video

« Fake Nerd Guys »

Ce Tumblr renverse avec humour l’accusation d’imposture qui pèse sur les femmes présentes en milieux geek – le fameux mythe de la « Fake Geek Girl », « Fille Faussement Geek », succube qui fait semblant de partager ces centres d’intérêt dans le seul but d’attirer l’attention des hommes *réellement* geek…

Inverser les commentaires désobligeants qui fleurissent systématiquement sur les photos des femmes « trop sexy pour être réellement geek » permet de souligner leur ridicule :

« C’est une vérité universellement reconnue qu’un homme qui s’identifie comme un nerd/geek/gamer le fait forcément pour attirer l’attention féminine. Ce blog révèle l’imposture casual des mecs faussement geeks. »

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« Urgh, ces mecs faussement geek. Tu sais qu’ils ont juste vu le film, vu les costumes sexy et décidé d’exhiber leurs abdos d’aciers et leurs épaules musclées à cette convention pour faire baver toutes les vraies geek. Je veux dire, regardez les ! Ils n’ont probablement aucune idée de l’importance du comic, et ils sont probablement trop occupés à perfectionner leur physique pendant des heures pour faire ne serait-ce qu’une recherche wikipédia sur les contributions de Frank Miller aux romans graphiques ! Et puis, aucun *vrai* geek n’est si bronzé et parfait et à l’aise dans son corps.
DragonCon est sauvée…FOUTUE ! Je veux dire foutue ! Ce n’est pas juste ! J’étais distraite par des biceps… »

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« Je parie que cette manette n’est même pas branchée à la console. Idiots de mecs, à faire semblant d’aimer les jeux vidéo. »

 tumblr_mqpackvYLb1r2jn92o1_500« Il le fait juste pour attirer l’attention. »

« Ce blog est purement satirique. Je ne crois pas qu’il faille « mériter » son statut de geek, ou qu’il y ait des mecs faussement geek. N’importe qui peut s’identifier comme geek, peu importe qui on est ou ce qu’on fait. »

« Les gens jugent vite les femmes geek à partir d’infimes informations, ce n’est pas intuitif de faire la même chose aux geek masculins – et j’espère que mon blog en fait la démonstration. »

WAF WTF ?

Je me baladais sur le web, cherchant un dossier expliquant le fonctionnement des serveurs NAS. Dans un dossier très clair de PCInpact, site renommé, je tombe sur cette phrase, à propos de la façon de choisir son modèle :

« Mais attention tout de même. Que ce soit à cause de son design ou bien du bruit généré, le WAF (Woman Acceptance Factor) risque d’être assez faible. »

Le « WAF » pointe vers un lien de Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Wife_acceptance_factor

On y apprend donc que le « Woman Acceptance Factor » désigne « le niveau de compatibilité d’un objet avec une personne du sexe féminin ».

Ce terme est généralement employé pour désigner un objet traditionnellement masculin (typiquement les équipements informatiques, hi-fi ou vidéo) dont les propriétés ou les fonctionnalités le rendent acceptable auprès des dames (et notamment de la compagne du propriétaire dudit objet).

Autrement dit, il est nécessaire d’adapter la techno pour satisfaire aux sensibilités naturelles du sexe féminin, sinon ces vilaines harpies risqueraient d’empêcher leurs pauvres compagnons de profiter de leurs joujous. PC Inpact vous met en garde : votre copine piquera une crise si votre serveur NAS ne s’accorde pas avec sa déco intérieure…

Le concept lui même et l’article sont purement et simplement scandaleux.

Édité par Mar_Lard

Mise à jour par Alda 28/12/2013 – 12:20

Quelques heures après la publication de notre article, PC INpact a corrigé le passage incriminé et a présenté ses excuses sans chercher à nier le problème. Merci à eux.

On peut à présent lire :

Mais attention tout de même. Que ce soit à cause de son design ou bien du bruit généré, sa capacité à s’intégrer à votre intérieur au quotidien peut s’en trouver chamboulé.

GTA V est misogyne mais tais-toi

Le 16 septembre 2013, la chroniqueuse Carolyn Petit publiait sa critique de GTA V sur GameSpot, un site jeux vidéo anglophone majeur. Pour rappel, GTA V est l’évènement de cette année, éclatant tous les records de vente et raflant plusieurs prix. La série Grand Theft Auto s’enorgueillit de ses aspects violents et immoraux qu’elle pousse plus loin à chaque nouvelle sortie, se revendiquant « politiquement incorrecte » et s’appuyant sur un marketing provocateur.

Dans sa critique, Carolyn Petit analyse la misogynie « satirique » du jeu :

« Sur une note moins positive, il est profondément frustrant que, tandis que les personnages masculins principaux et secondaires sont imparfaits et complexes, […] GTA V a peu de place pour les femmes si ce n’est pour les représenter en stripteaseuses, prostituées, épouses éprouvées, petites copines sans humour et féministes new-age ridicules dont on est censé se moquer.

Les personnages ne cessent de proférer des dialogues qui glorifient la sexualité masculine tout en rabaissant les femmes, et les affichages et stations de radio de ce monde renforcent cette misogynie, avec des publicités qui font rimer masculinité avec voitures de sport tout en encourageant les femmes à acheter un parfum qui les fera « sentir comme une chienne ». Oui, ce sont des exagérations des courants misogynes de notre propre société, mais pas satiriques. Quand rien dans la narration ne vient souligner à quel point tout ceci est fou et mauvais, tout ce que fait le jeu, c’est renforcer et glorifier le sexisme. La beauté de conduire dans les collines ensoleillées de Los Santos en écoutant « Higher Love » par Steve Winwood devient vite amère quand une voix à la radio se met à parler d’utiliser une femme comme urinoir. »

Elle conclut en citant « message politique douteux et profondément misogyne » parmi les défauts du jeu – ce qui ne l’empêche pas de lui attribuer une note finale de 9/10. Pourtant la critique a suffit à enrager les joueurs. Il se trouve que Carolyn Petit est une femme trans – ce qui lui avait déjà valu maints commentaires transphobes sur ses premières chroniques; sa critique de GTA V a donc été inondée de milliers de réactions misogynes, homophobes et transphobes.

"Fuck cette chienne travelo dégrader les femmes a toujours fait partie de gta ce n'est une surprise pour personne et je veux foutument pas jouer une foutue femme dans gta si vous pédés ne l'aimez pas jouez à saints row et fermez vos gueules."

« Fuck cette chienne travelo dégrader les femmes a toujours fait partie de gta ce n’est une surprise pour personne et je veux foutument pas jouer une foutue femme dans gta si vous pédés ne l’aimez pas jouez à saints row et fermez vos gueules. »

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« Ok soyons honnêtes. Voilà ce que ça donne de laisser des femelles faire des critiques de jeux. Elles geignent sur le féminisme et baissent le score d’un super jeu comme GTA V alors qu’en fait, ça n’a rien à voir avec le jeu mais avec leur point de vue biaisé. » « C’est un travelo. Non, je suis sérieux, c’est un homme qui essaie d’être une femme. » « Ce n’est pas une femelle »

« C’est des conneries, foutues féministes, travestis. je suis foutument en colère j’ai vu du gameplay et je sais pour sûr que ce jeu est mieux que GTA IV. Connerie de chose homme-femme »

« profondèment misogyne devrait faire monter la note, pas la baisser »

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« A vous toutes femmes idiotes : Nous ne sommes pas furieux à cause du score, nous sommes furieux à cause de la RAISON donnée par ce foutu homo. « Oh parce qu’ils sont méchants avec les femmes! » Foutument pathétique. Je vais aller tabasser une vaurienne de pute sur GTA V tout de suite et en rire. »

« On dirait que Carolyn avait ses règles hein. » « Je ne crois pas qu' »elle » ait ses règles, à moins que…enfin, peut-être. » « Non, pas de règles. Mais il aimerait bien. » « Carolyn voudrait juste que son cul soit aussi beau que ceux dans GTA V »

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« Ils ont mis une FEMME pour critiquer ça ????!!!!! WTF Gamespot ???????????!!!!!!!!!!!!!!!!! »

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« Le rôle d’une femme dans GTA V est d’apporter une bière à l’homme pendant qu’il y joue »

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« Carolyn. Tu n’es même pas une femme alors ta gueule sur le féminisme, tu essaies de ressembler à une femme stéréotypée mais en réalité tu n’es qu’un pédé hideux, aucune quantité de pilules d’hormones ne peut changer ça. Tu as détruit gamespot pour moi et beaucoup d’autres. »

Et beaucoup, beaucoup, BEAUCOUP d’autres…Des voix se sont élevées pour réclamer une nouvelle critique du jeu par un chroniqueur « impartial » (un homme), et une pétition fut même créée pour que Carolyn Petit soit virée de GameSpot – « pour que GTA conserve sa bonne réputation, et arrêter la merde féministe ».

Tout ça parce que cette femme a osé faire son boulot : critiquer un jeu vidéo.

Heureusement, GameSpot a soutenu sa chroniqueuse et publié cette très bonne vidéo pour défendre sa critique et discuter la validité « satirique » de GTA V.

Plus à ce sujet :
http://howtonotsuckatgamedesign.com/2013/09/you-are-not-getting-it/

Merci à Vailalex pour sa participation à cet article !